Il fallait être un peu fou pour partir marcher ce lundi 23 janvier 2023 ! Avec 0°C au thermomètre et un violent Mistral, on aurait pu choisir de rester bien au chaud sous la couette, mais 9 randonneurs déterminés à braver ces conditions hivernales s’étaient retrouvés dès 7h30 au départ de Sérignan-du-Comtat pour partir crapahuter sur les pentes du mont Ventoux.
Après une petite heure de route en voiture, nous avons garés nos véhicules au lieu-dit « Les Colombets », à quelques kilomètres de Bédoin, près du hameau des Baux. Même si la température était tombée à -5°C avec l’altitude, l’absence totale de vent au pied du versant sud du géant de Provence nous a aussitôt réconfortés, et c’est d’un pas confiant que nous démarrés cette randonnée.
Après environ un kilomètre parcouru sur la large piste qui relie le hameau des Baux à celui des Febriers, nous nous sommes engagés sur un étroit sentier forestier serpentant entre les cèdres, pins, fayards et épicéas. Les branches basses couvertes de lichens et les pierriers moussus confèrent à ces lieux un charme fantasmagorique. Nous nous sommes élevés régulièrement en continuant à progresser sur ce sentier qui chemine au fond de ce vallon sauvage, et à partir de 900 mètres d’altitude les premières traces de neige ont fait leur apparition. La combe s’élargissant, les timides rayons de ce soleil hivernal ont commencé à teinter les imposants rochers bordant le chemin, et quand nous avons débouché sur la piste forestière du Mas de la Couanche un franc soleil nous a réchauffés malgré un sol intégralement recouvert de neige à cette altitude de 1 150 mètres.
Nous avons continué à marcher sur la piste qu’emprunte le GRP du massif du Ventoux, et il était midi pile quand nous avons atteint le point culminant de notre parcours, à plus de 1 300 mètres d’altitude. Nous avons trouvé un endroit bien ensoleillé où le sol, à l’abris des branchages des sapinettes, était suffisamment déneigé pour nous y installer pour déjeuner. Après un verre de vin chaud, bien venu avec ce temps rigoureux, nous avons pris notre repas sans trop nous attarder car sans marcher le froid s’est vite fait sentir. Les cannelés préparés par Michèle et la mirabelle apportée par Françoise ont été comme toujours bien appréciés, et après cette petite pause réconfortante nous avons repris notre périple en quittant la piste pour nous engager à nouveau dans un sentier étroit et en pente, rendu glissant par la neige. En contrebas les paysages de la plaine du comtat Venaissin et des Dentelles de Montmirail se profilant à l’horizon nous ont accompagnés dans cette descente qui nous a mené jusqu’au Jas des Landérots, un abri de berger bien délabré, témoignage d’un pastoralisme en déclin. Nous avons ensuite repris une piste plus étroite sur quelques centaines de mètres avant de nous engager dans la mythique combe de Curnier. Ce canyon étroit et sinueux, où il faut parfois progresser « à l’égyptienne » entre les parois tant elles sont rapprochées, réserve à chaque passage son lot de surprise et d’émerveillement…En émergeant de cette gorge étonnante, le sol caillouteux a fait place petit à petit à un sentier plus stable qui nous a menés jusqu’aux voitures, que nous avons retrouvées un peu après 15h00 après avoir marché près de 14 kilomètres et grimpés environ de 900 mètres.
Comme à l’accoutumé, la sortie s’est terminée par un arrêt dans un café de Bédoin, où nous nous sommes attablés autour de tasses de chocolats chauds ou de verres de bière, et en partageant un panettone apporté par Cathy et du nougat apporté par Annette, tout en nous remémorant les paysages magnifiques que nous avions pu admirer tout au long de cette belle journée.

Encore une fois merci à Annette d’avoir organisé cette splendide randonnée !

Philippe