Nous étions 10 participants pour cette randonnée au départ de Malaucène.
Cette première journée de l’« hiver météorologique », bien qu’un peu fraîche en début de journée, était idéale pour aller marcher au pied du Géant de Provence dont le sommet était saupoudré des premières neiges de la saison.
Après avoir garé nos voitures sur le parking de la source du Groseau nous avons commencé notre randonnée en passant à proximité de cette source nichée au pied d’une falaise de plus de 100 mètres de hauteur.
Les textes en italique sont issus d’informations glanées sur Internet.
La source du Groseau
Le Groseau est une « source vauclusienne » qui jaillit à Malaucène. Elle est, en importance, la seconde résurgence karstique du département de Vaucluse, après celle de la Fontaine de Vaucluse. Cette source donne son nom à une rivière qui se jette dans l’Ouvèze après avoir traversé les communes d’Entrechaux et de Crestet. Vénérée depuis l’Antiquité et lieu de culte pour les gaulois, c’est un lieu idéal pour un moment de relaxation. Canalisée au XVIème siècle et remaniée au XVIIIème siècle la source est aujourd’hui classée patrimoine remarquable
Après avoir laissé la source sur notre droite et parcouru une centaine de mètres nous sommes passés devant le site des anciennes plâtrières de Malaucène.
Les plâtrières
Exploitation de carrières de gypse entre 1920 à 1955. Subsistent les ruines des bâtiments et les fours de ces anciennes plâtrières. Longueur 50 m – Hauteur 15 m – Derrière se trouvait la voie ferrée. Les fours culminent à 20 m de hauteur. Devant se trouve le local électrique et la maison du contremaître.
Puis notre parcours a retrouvé un caractère très bucolique avec la traversée du vallon des Gipières. Notre randonnée s’est poursuivie sur un sentier s’élevant à travers un massif forestier assez dense, et après avoir parcouru environ 4 kilomètres nous sommes parvenus au premier point culminant de ce parcours, à environ 700 mètres d’altitude. Petite pause pour partager quelques fruits secs et se remettre un peu de l’ascension, puis nous avons repris un chemin toujours aussi verdoyant, faisant apparaitre par endroit, grâce à une visibilité exceptionnelle, quelques splendides points de vue sur la vallée du Rhône. Le chemin est ensuite redescendu vers le vallon du Rieufroid en passant sous les ruines du château de Beaumont-du-Ventoux avant de parvenir au hameau de Sainte-Margueritte (qui dépend de la commune de Beaumont-du-Ventoux) et de nous arrêter devant la chapelle du même nom.
Beaumont-du-Ventoux
La commune de Beaumont du Ventoux (317 habitants) située en zone de montagne s’étend au Nord-Ouest du massif du Ventoux, dans une vallée fermée, fraîche et fertile, d’environ 8 km de long. Un petit cours d’eau, le Rieufroid, qui prend sa source aux Fonts-de-Vau, longe cette vallée pour aller se perdre dans le Groseau. Sa superficie est de 2816 ha et son altitude varie de 351m à 1910 m, au sommet du Mont Ventoux. L’originalité de Beaumont-du-Ventoux veut qu’il n’y ait pas une agglomération, mais neuf hameaux qui ont pour noms : l’Eglise, les Cabanes, Piolon, Pierlaud, la Tuilière, les Valettes, Sainte- Margueritte, les Alazards. Le neuvième hameau existe depuis une quarantaine d’années à la station de ski du mont Serein (altitude : 1400 m). Le nom de la commune (Belmunto – an 998) provient des belles montagnes qui entourent le lieu, « li beu-mont » en langue provençale. Les Romains ont exploité les carrières de pierres de la Combe du Maupas et celles de la colline voisine plus au Nord, au moment de la construction des monuments de Vaison. Des vestiges intéressants ont été découverts au XIXème siècle, notamment trois grandes pierres trouvées en 1858, que l’on peut voir devant la chapelle de Sainte-Marguerite. Elles portent une inscription incomplète concernant un personnage romain important du premier siècle de notre ère, qui s’est fait enterrer à Beaumont. Le château de Beaumont-le-Vieux, construit vers la fin du Xème siècle sous la dépendance des Comtes de Toulouse, a été probablement détruit au moment des guerres de religion. Il n’en reste plus qu’une tour en ruine que l’on aperçoit depuis les alentours.
Après la chapelle de Sainte-Marguerite nous avons poursuivi notre chemin pendant quelques centaines de mètres sur la petite route goudronnée qui mène au dernier hameau de la vallée, les Alazards. A la sortie du hameau nous avons poursuivi notre chemin sur le GR4 qui grimpe sur un sentier étroit et assez escarpé jusqu’à la chapelle Saint Sidoine, qui se trouve à 749 mètres d’altitude et d’où l’on peut admirer de vastes panoramas sur les falaises du mont Ventoux, le sommet de la Plate et les Dentelles de Montmirail.
La chapelle Saint Sidoine
Erigée sur un petit promontoire, cette chapelle aurait été construite pour la première fois au XIVème siècle. C’était un lieu de pèlerinage local, où l’on montait traditionnellement pour demander la pluie. La chapelle a été restaurée en 1825, comme l’indique une inscription gravée sur le linteau. Une plaque accolée plus récemment sur une paroi, nous apprend qu’elle a été de nouveau restaurée en 1986.
C’est au niveau de cette chapelle que nous avons fait la pause-déjeuner et partagé les douceurs habituelles, en commençant par un vin chaud de saison ! Après le repas la randonnée s’est poursuivie sur une large piste forestière qui redescend vers la route départementale qui mène au mont Serein. Après avoir traversé la route notre chemin s’est poursuivi sur un petit sentier qui plonge dans un vallon jusqu’au croisement avec celui qui mène à la Combe Obscure. Puis ce fût à nouveau une remontée vers la route départementale avec au passage de splendides points de vue sur les paysages au sud du mont Ventoux. Nouvelle traversée de la route départementale et poursuite sur un petit sentier qui nous a menés jusqu’à la chapelle Chapelle de Piaud.
La chapelle de Piaud
Sa construction date du XVIIème siècle, et comme sa voisine la chapelle Saint-Sidoine, elle faisait l’objet d’un pèlerinage destiné à demander la pluie. Une légende locale raconte que sur l’itinéraire, une grotte invisible gardée par une « chèvre d’or » ne s’ouvre que très brièvement, à Noël, pour laisser entrevoir un trésor fabuleux …
Le sentier que nous avons suivi à gauche de la chapelle redescend en suivant un chemin de croix, puis à nouveau traversée de la route départementale et pour rejoindre les bâtiments des anciennes papeteries de Malaucène.
Les papèteries
Le moulin dont il ne reste que des vestiges fut créé en 1547 par Pierre Salomé qui fabriquait du papier à base de morceaux de tissus. C’est en 1554 que Jean Couturier qui a pris en location le moulin, le fait prospérer au point que son nom est depuis lors associé à la naissance de l’industrie papetière de Malaucène. La production visant essentiellement le papier de correspondance ou pour l’imprimerie avec un certain succès puisqu’il reçut l’agrément Royal. Au XIXème siècle commença la production de papiers spéciaux, notamment pour les cigarettes, celui-ci deviendra la spécialité avec une renommée mondiale. Pour finir on fabriqua les bagues de filtre à cigarettes. Le géant Américain Mauduit-Schweitzer mit fin à cette production en fermant l’usine en 2009.
Après la traversée des anciennes papèteries nous avons fait une dernière pause au niveau de la chapelle du Groseau.
Chapelle Notre Dame du Groseau
Magnifique chapelle romane du XIIème siècle, le site abrite en fait deux chapelles : la plus petite, celle de Saint-Jean-Baptiste, date certainement du XIème siècle, et la principale, celle de Notre-Dame du Groseau, date des XIIème et XIIIème siècles. Cette dernière fût aussi une des résidences du Pape Clément V. Après plusieurs années de travaux la première tranche de la restauration de la chapelle a été inaugurée le 17 mai 2025.
Encore une centaine de mètres à parcourir et il était un peu plus de 15h30 quand nous avons retrouvé nos voitures après avoir parcouru environ 17 kilomètres et grimpé près de 700 mètres en dénivelé cumulé.
Sur la route du retour nous avons fait une dernière halte dans un bar de Malaucène pour partager comme d’habitude le verre de l’amitié et repasser dans nos têtes tous les beaux paysages croisés au cours de cette superbe randonnée.
Merci une nouvelle fois à Annette pour l’organisation de cette journée !
Philippe Denize